Transmettre la foi en école catholique ! Quel programme ! Avant même de pouvoir la transmettre, il faut l’avoir reçue ainsi que le dit Saint Paul (1 Co, 15, 3): « Je vous ai transmis en premier lieu ce que j’avais reçu moi-même ».

En école catholique, cela semble aller de soi ! Sans doute que oui, auparavant…lorsque les élèves étaient plongés dans un contexte chrétien tant au niveau familial que social. Aujourd’hui, l’école catholique n’est pas que pour les « cathos » ! Elle est ouverte à tous et, les familles qui la fréquentent viennent de divers horizons culturels et religieux.

Selon Jean-Paul II, dans l’exhortation apostolique Catechesi tradendae sur la catéchèse en notre temps de 1979 (au n°69), « le caractère propre et la raison profonde de l’école catholique, c’est précisément l’enseignement religieux intégré dans l’éducation des élèves. Si les institutions catholiques doivent respecter la liberté de conscience, elles ont le grave devoir de proposer une formation religieuse adaptée aux situations souvent très diverses des élèves, et aussi de leur faire comprendre que l’appel de Dieu à le servir en esprit et en vérité, selon les commandements de Dieu et les préceptes de l’Eglise, sans contraindre l’homme, ne l’oblige pas moins en conscience ». Pour faire comprendre cet appel de Dieu, il faut d’abord apprendre à connaître Dieu.

Dans ce contexte, l’école catholique doit d’abord être un lieu de première annonce du kérygme, c’est à dire un lieu de la proclamation de l’essentiel de la foi – annoncée et transmise par les premiers chrétiens – qui est : « Jésus Christ t’aime, il a donné sa vie pour te sauver, et maintenant il est vivant à tes côtés chaque jour pour t’éclairer, pour te fortifier, pour te libérer. » (Pape François, exhortation apostolique Evangelii Gaudium, 2013, n° 164) La mission de l’école catholique rejoint celle de tout catholique : annoncer le Christ et vivre en cohérence avec sa foi. Cette annonce doit toujours respecter l’adhésion libre de celui qui l’entend et qui peut, ou non, l’accueillir.

Pour permettre l’accueil de cette bonne nouvelle dans le cœur de chacun, à nous d’établir des conditions favorables.

Cette annonce de la Foi doit être appuyée par le climat de vie général de l’établissement. Il faut que les lieux, les gestes et les habitudes en soient imprégnés. Toute la communauté éducative est concernée : enseignement « situé chrétiennement », un certain regard porté sur l’élève, une manière de le voir dans sa croissance totale (corporelle, intérieure, spirituelle), une manière d’utiliser ses difficultés pour l’aider à se dépasser, une attitude qui laisse toujours place à l’espérance, des paroles toujours bienveillantes même en cas de problème… En effet, il est important de ne pas détacher la foi de ce que l’on vit au quotidien.

Ensuite, nous devons redonner les clés de compréhension de la culture chrétienne. On explicite ce qui, auparavant, allait de soit (à quoi correspond l’Avent ? Que fête-t-on à Pâques ? Que signifie telle fête liturgique du calendrier ?…) car la société étant de plus en plus sécularisée, les élèves n’ont plus de référence ni de repère. Et ce, aussi bien au niveau du patrimoine qu’au niveau des questions du sens de la vie, questions qui touchent à l’essentiel et qui ne sont pas toujours abordées dans le cercle familial.

Enfin, on propose aux enfants une catéchèse qui transmet le contenu de la Foi de l’Eglise (apprendre à vivre en chrétien) et qui vise à permettre au jeune une rencontre personnelle de confiance et d’amour avec le Christ. Pour éveiller cette relation, nous proposons des temps de silence et de prière, des temps de louange et de chants, des temps d’adoration (« cœur à cœur » avec Jésus), des temps de célébration, des temps de témoignages. Sans oublier de se plonger dans l’écoute de la Parole de Dieu afin de pouvoir en vivre, la vivre ! « Elle est tout près de toi, cette Parole, elle est dans ta bouche et dans ton cœur, afin que tu la mettes en pratique ». (Deut.30, 14)

Dès lors, le but n’est plus de savoir, mais de pouvoir adhérer, de changer son cœur. En effet, une chose est de savoir, une autre est de croire !

Il ne s’agit pas tant de transmettre la foi que de la proposer, l’expliciter et de la faire vivre ! L’initier peut-être… Il s’agit donc de semer des graines dont il faut accepter de ne pas forcément voir les fruits ! Notre responsabilité est limitée : elle n’est pas de convertir les enfants, car Dieu seul peut le faire ! Elle est plutôt de les orienter, de leur donner des bases, de les faire grandir en humanité. Plus tard, ils décideront eux-mêmes et nous devrons respecter leurs engagements dans l’amour et la prière.

Tout cela doit toujours se réaliser par le dialogue et dans la confiance. Et surtout dans une grande joie ! Car la foi est un souffle de vie ! « Transmettre la foi » est difficile, car nous devons initier sans forcer, mais c’est une merveilleuse mission que Jésus nous a confié !

Emilie LANQUETOT

Animatrice en Pastorale Scolaire (A.P.S.)

Ecole Saint-Vincent-de-Paul

Fontenay-aux-Roses